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Avec l’activation progressive de nouvelles technologies et bandes spectrales, la 4G et la 5G envahissent régulièrement le monde, et les réseaux 2G et 3G connaissent déjà un processus de repli dans de nombreux pays et régions. Des millions d'appareils IoT devront passer au spectre LTE, 5G et NB-IoT.

Mais à quel sort les anciens services seront livrés (tels que 2G et 3G), une fois limités, désactivés ou retirés en Afrique ?

 Défaut de plans officiels

En général, aucun plan « officiel » provenant des réseaux mobiles ne fait état de la fin des services 2G ou 3G, jusqu'à ce que la décision soit rendue officielle, auquel cas un préavis de quelques mois de leur part sera signifié, ce à quoi il faut ajouter que le régulateur (ICASA) doit également approuver une telle officialisation, ce qui rend malaisé l'obtention de réponses "officielles" et complique, par la suite, toute perspective de fixer des dates. En fait, le spectre 2G et 3G sera à l’avenir énergiquement et au fur et à mesure réhabilité pour booster la croissance des services 4G et 5G

 Par contre, quelques annonces fournissent un aperçu sur les plans de l'opérateur de réseau concernant le crépuscule de 2G et 3G. En réalité, les réseaux mobiles proposent actuellement, concernant les choix modems et de chipsets, l'usage alternatif de 4G ou de de NB-IoT, et éventuellement, l'usage des modules qui se rabattent sur la 2G/3G, ce qui pourra favoriser une fonctionnalité totale pendant la période de transition.

 Quelle attitude les consommateurs prendront-ils par rapport aux arrêts 2G/3G ?

Certains seront obligés et d’autres encouragés à valoriser leurs téléphones vers la 4G. Plusieurs raisons justifient un tel changement telles que la réduction des frais et les efforts d’entretien des réseaux radio déjà en place d’une part, et la réutilisation des fréquences pour la configuration de nouvelles technologies telles que la 4G et la 5G, d’autre part.

 Les smartphones affrontent des obstacles en Afrique, lesquels ?

Dans certaines régions d'Afrique qui se distinguent par une forte économie par rapport à d’autres, les smartphones se frayent plus facilement un chemin et sont nettement en hausse.  A titre d’exemple, de tous les pays africains, le Nigéria arrive en première position avec le   nombre le plus élevé d'utilisateurs de smartphones, et c'est normal d’ailleurs, son économie étant la plus forte de toutes les nations du continent.

 Par contre, 43 % de la population africaine restent encore privés de smartphones. C'est surtout parce qu'en moyenne un smartphone peut coûter jusqu'à concurrence de 30 % du salaire net d'un citoyen. Le smic d'un employé africain étant de près de 758 USD, l’actualisation d’un téléphone 2 G de base sur la base d’un smartphone 4G est souvent hors de prix.

D’ailleurs, ce n'est non seulement le coût de l'appareil lui-même qui empêche de nombreux consommateurs de se porter acquéreur d’un smartphone. Pour fournir des services meilleurs, les smartphones utilisent, au contraire des téléphones multifonctions 2G, des quantités considérables de données dont le paiement constitue un surplus de dépenses pour les usagers de smartphones, et les salariés à faible revenu peinent souvent à en rembourser le coût.

Ces obstacles qui empêchent l'usage des smartphones posent un grave problème pour les ORM dont nombreux placent leur capital toujours davantage dans les réseaux 4G et 5G. En effet, l'investissement total affecté aux infrastructures de réseau entre 2018 et 2025 devrait se chiffrer à une somme de 250 USD. Cependant, faute de pouvoir orienter les usagers vers les technologies 4G et 5G, les opérateurs ne verront pas leur investissement se rentabiliser aussi vite qu’ils ne l’avaient prévu.

Dans certaines zones africaines, les régulateurs encouragent les usagers à commuter sur les réseaux 4G et 5G. L’Afrique du Sud illustre bien cet état de choses, puisqu’elle a dernièrement fait savoir qu’elle interdirait tous les appareils 2G à partir de mars 2023. Pratiquement, cela devrait jouer en faveur des opérateurs. Cependant, au vu de ceux qui ne peuvent se permettre de s'acheter un smartphone, des millions d'utilisateurs ne pourront plus accéder à l’achat d’un téléphone.

Non seulement cela creuse le fossé numérique dans l’ensemble de l'Afrique, mais cela équivaut à dire bel et bien que les opérateurs subiront des pertes de bénéfices provenant des abonnés 2G, car beaucoup ne peuvent se permettre d’actualiser leurs appareils.

D’intenses efforts sont déployés à cette fin pour réduire le fossé numérique et faciliter aux usagers l’accès à la technologie 4G et 5G. Mais pour le moment rien n’est prévu.